Hystérographie

L’hystérographie ou hystérosalpingographie est un examen de radiologie permettant l’étude du col de l’utérus, de la cavité de l’utérus, et des trompes utérines. Il consiste à introduire, dans le col de l’utérus, une canule ou un cathéter à ballonnet, servant à injecter un produit liquide radio-opaque, et à pratiquer des clichés radiologiques pendant l’injection de ce liquide. Il est pratiqué dans la première partie du cycle menstruel, c’est-à-dire avant la survenue de l’ovulation. Cet examen, très utilisé en gynécologie avant l’invention de l’échographie, a vu ses indications se restreindre essentiellement à l’étude des malformations utérines et à l’étude de la perméabilité des trompes utérines. Il est maintenant de plus en plus remplacé par l’hystérosonographie, et par l’hystéroscopie.

Indications

Actuellement, l’indication principale et quasiment unique de cet examen est le bilan de la fertilité.

Préparation nécessaire
La patiente se verra prescrire une prise d’antibiotique avant l’examen, afin de neutraliser les germes potentiellement présents à l’entrée du col de l’utérus, permettant ainsi d’éviter une infection de la cavité utérine et des trompes. La patiente devra aussi fournir une biologie de la fertilité datant de moins de 48 heures, c’est-à-dire une analyse sanguine donnant le taux de béta-HCG dans le sang, pour s’assurer qu’il n’y a pas de grossesse en cours.

Contre-indications
Les contre-indications principales sont les infections de la région génitale, par exemple une infection urinaire, une vaginite ou une salpingite. La grossesse est aussi une contre-indication absolue pour cet examen.

Intérêt de l’examen

Cet examen permet une visualisation radiologique du col utérin, de la cavité utérine, des trompes de Fallope, de l’abouchement des trompes vers les ovaires et de la bascule de l’utérus. Sur la dernière image, il arrive que le produit de contraste dessine le contour des ovaires.
L’une des principales pathologies décelables est la sténose des trompes, qui se traduit par une absence de produit de contraste à l’abouchement des trompes.
L’examen peut aussi révéler des variances anatomiques non pathologiques, par exemple un utérus rétro-versé.

Déroulement de l’examen

La patiente est invitée à vider sa vessie, puis elle devra être vêtue d’une blouse d’examen. L’examen comporte un total de 8 clichés radiologiques, qui se déroule comme suit :

1 : Sans préparation

La patiente est allongée sur le dos sur la table de radio, les jambes allongées. Le cliché est réalisé sans intervention invasive.

2 : Mise en place de la sonde

La patiente doit se placer en position gynécologique, puis le médecin radiologue met en place un spéculum. Cet instrument lui permet de réaliser une désinfection du col de l’utérus à l’aide d’une solution adaptée. Ensuite le médecin met en place une sonde dans le col de l’utérus et gonfle le petit ballonnet.
La mise en place de ce ballonnet est la partie de l’examen souvent ressentie comme étant la plus douloureuse. Les patientes comparent généralement cette douleur à celle qu’elles éprouvent durant leurs règles. Cette sensation est très variable d’une femme à une autre ; les patientes les plus décontractées ne ressentant aucune douleur.
Une fois la sonde mise en place et fixée par le ballonnet, le deuxième cliché est réalisé.

3 : En réplétion

Le médecin radiologue commence à injecter du produit de contraste dans la cavité utérine. Comme pour la mise en place de la sonde, la patiente peut ressentir une douleur semblable à celle des règles.
Le troisième cliché est réalisé une fois que la cavité utérine est emplie de produit.

4 : Oblique Gauche
Le médecin radiologue demande à la patiente de se tourner sur le côté vers la gauche en basculant le bassin. Cette position permet de mieux dérouler les trompes sur le cliché.

5 : Oblique Droit
De même à droite.

6 : Profil
La patiente se tourne complètement sur le côté de façon à obtenir une image de profil du col et de l’utérus.

7 : Évacuation
La patiente revient sur le dos, et le médecin radiologue retire la sonde. Ce cliché permet de voir l’intégralité du col de l’utérus, puisque la partie basse était masquée par la sonde jusqu’à présent.

8 : Tardif
Une fois tout le matériel retiré (sonde, spéculum), la patiente est invitée à aller aux toilettes afin d’évacuer le produit de contraste restant dans l’utérus. Enfin la patiente est rallongée sur le dos, comme pour le premier cliché.
Ce dernier cliché permet de voir si le produit de contraste diffuse ou non dans la cavité péritonéale, ce qui est normalement le cas.